La table était mise au Bicentenaire pour cette convocation musclée : des dizaines de manifestants anti et pro gouvernementaux se sont donnés le mot pour invectiver ou supporter le régime Martelly/Lamothe.
Ainsi des membres d'organisations populaires accompagnés d'employés licenciés de la fonction publique ont dénoncé le gaspillage des deniers publics par le gouvernement, tout en réclamant le renvoi pur et simple de ce dernier.
Des manifestants pro-gouvernementaux, surtout des jeunes vivants aux abords des ministères de l'Intérieur et des Affaires Sociales, ont exprimé pour leur part leur support à l'endroit de Lamothe.
Par ailleurs, fait inusité, plusieurs dizaines d'habitants de la localité montagneuse de Kenscoff se sont, pour ainsi dire, « retrouvés » au Bicentenaire à l'initiative du député Louis André Gustave, qui aurait planifié des manifestations de soutien au Premier Ministre Laurent Lamothe. Ces gens ne semblaient d'ailleurs pas trop comprendre la raison de leur présence aux abords du Parlement a pu constater Radio Télé Kiskeya. Ils ont affirmé avoir été transportés au Centre-Ville à bord de 6 bus de la compagnie Dignité sans promesse de contrepartie.
En dépit de jets de pierres et autres échauffourées, le cœur de l'action se trouvait sans conteste dans l'enceinte du Parlement où les journalistes ont pu constater une véritable séance interrogatoire du Premier Ministre. Rien n'y a échappé : Fonds d'urgence, PétroCaribe, Port de Fort-Liberté, Aéroport International de l'île-à-Vâche, Choléra, Conatel, ONA, FAES, Célébrations du 14 mai, voire Lampadaires dispendieux et on en passe.
Alors que le Premier Ministre Laurent Lamothe se faisait littéralement cuisiner par les multiples questions des sénateurs, de sérieuses accusations de détournement fonds ont été lancées à l'endroit du gouvernement, surtout en ce qui à trait à des contrats de gréà gré octroyés pour la construction de l'aéroport international à l'Ile-à-Vâche. Le Premier Ministre s'est targué de dire qu'il s'agissait plutôt d'un projet plus large incluant un centre de villégiature de 2200 lits.
Au bout du compte, cette séance marathon qui s'est d'ailleurs abruptement interrompu laissa la plupart des observateurs pantois dans la mesure où ce gouvernement n'aura pas convaincu les sceptiques de sa saine gestion des affaires publiques et que ce Parlement, au-delà de cette séance exutoire, dispose finalement que de moyens limités pour assumer effectivement sa mission de contrôle. HI/RK