Le sénateur du Nord-Est, Jean-Baptiste Bien-Aimé, est de nouveau parti mardi en guerre contre les chefs des deux branches de l'Exécutif en révélant que le premier ministre Laurent Lamothe est en pleine campagne présidentielle et a déjà consulté de nombreux sénateurs, dont lui-même, pour qu'ils lui facilitent l'octroi de la décharge indispensable à sa candidature en 2015.
Selon le sénateur du Nord-Est, sachant que le sénat n'accordera pas le document en question à M. Lamothe en raison de la corruption qu'il pratique au niveau du gouvernement, le président Martelly a résolu de ne pas organiser d'élections cette année, attendant janvier 2015 pour constater la caducité du parlement et accorder par la suite, par décret, le laissez-passer indispensable à son dauphin.
« De ce fait, quand il annonce des élections pour 2014, M. Martelly ne fait que gagner du temps, dans l'attente de pouvoir mettre à exécution son véritable plan soutenu par un secteur de la communauté internationale motivé par les ressources minières du pays », ajoute le parlementaire.
Jean-Baptiste Bien-Aimé appelle à la mobilisation contre ce plan qui, selon lui, passe par la diabolisation du sénat dont certains des membres sont accusés d'être hostiles aux élections. « C'est justement pour leur enlever ce prétexte que nous avons rapidement voté le budget rectificatif 2013-2014 », argumente le sénateur. Rejetant davantage la thèse du refus des élections de la part de ses collègues et de lui-même, le sénateur du Nord-Est tire à boulets rouges sur le Conseil Electoral Provisoire de 7 membres tous « acquis à la cause de l'Exécutif . » Il réitère la proposition du groupe des 6 sénateurs de l'opposition (dont il fait partie) en faveur de la formation d'un Conseil électoral sur la base de l'article 289 de la Constitution garantissant la participation de divers secteurs à la création d'un organisme électoral crédible. [jmd/RK]