A l'initiative du Centre de recherches et d'analyse des droits Humains, un procès symbolique a été organisé ce lundi au Parlement haïtien contre l'arrêté de la Cour Constitutionnelle dominicaine (CCD) rendant apatrides des milliers de Dominicains d'ascendance haïtienne.
Le directeur exécutif de l'organisation, Me Gédéon Jean, qui faisait office de membre du Conseil de défense de l'Etat Haïtien à ce procès, a expliqué qu'une telle initiative se situe dans le cadre du suivi de la plainte portée par son organisation par-devant la Commission Interaméricaine des Droits Humains (CIDH) contre la décision de la CCD. Il a soutenu avoir besoin d'organismes nationaux et internationaux de défense des droits humains pour empêcher l'application de l'arrêt.
L'un des avocats du gouvernement dominicain dans le procès symbolique, Me Frantz Abellard Horace, a critiqué l'Etat Haïtien qui, affirme-t-il, n'a adopté aucune disposition en vue d'empêcher ses citoyens de franchir la frontière en quête de meilleures conditions de vie en territoire voisin. Me Horace a souhaité que le tribunal rejette la demande de la partie défenderesse, puisque, argumente-t-il, c'est la plus haute instance judiciaire en République Dominicaine qui a prononcé l'arrêt. Selon lui l'arrêt sera mis en application sous peu.
Le président du tribunal symbolique, Me Gervais Charles, a promis la décision de celui-ci dans deux jours. Selon Me Charles, la décision qui sera annoncée amènera la Cour constitutionnelle dominicaine à réaliser que le monde entier désapprouve sa décision. L'ancien bâtonnier de l'Ordre des avocats de Port-au-Prince estime également que le gouvernement haïtien n'a rien fait en vue de porter le tribunal dominicain à révoquer sa décision. [jmd/RK]