Le ministre de la justice, Jean Renel Sanon, a annoncé lundi soir le renforcement de la sécurité du chef de l'Etat en tournée actuellement dans le Nord du pays, suite aux dénonciations de complot contre sa sécurité faites dans la matinée par le député de Plaisance du Nord, Renaud Jean-Baptiste.
Nous prenons très au sérieux a déclaré le ministre, dans une interview accordée à Radio Kiskeya, en qualifiant d'insensés de tels projets contre un chef d'Etat qui œuvre, dit-il, à la satisfaction des besoins de la population.
Renaud Jean-Baptiste accuse le sénateur Moïse Jean-Charles (Nord) et le délégué départemental Ardouin Zéphirin d'avoir conçu le projet d'attaquer le cortège présidentiel à l'occasion de la visite de supervision par le président Michel Martelly de travaux effectués par le gouvernement. Moïse Jean-Charles a réuni des partisans auxquels il a distribué des armes en vue de mettre à exécution le projet, affirme le représentant de Plaisance du Nord à la Chambre basse. Il ajoute que le sénateur, connu pour être un farouche opposant au pouvoir Tèt Kale, a résolu de fermer à la circulation le pont conduisant à Plaisance du Nord. Il annonce sa décision de ne plus permettre au sénateur de visiter son patelin.
Réagissant à ces allégations depuis le Cap-Haïtien où il se trouve, Moise Jean-Charles a nié son implication dans un complot. Il reconnait s'être rendu à Plaisance du Nord à l'invitation d'un groupe de jeunes qui voulaient manifester pacifiquement contre M. Martelly. De fait, la manifestation a eu lieu et il y a participé, affirme-t-il. La police est cependant intervenue pour la disperser brutalement, dénonce le parlementaire, précisant que des tirs ont été dirigés vers sa personne. Des manifestants ont été blessés par balle, tandis que d'autres ont été arrêtés, ajoute-t-il.
Le président Martelly qui a été accueilli lundi au Cap-Haïtien par une foule qui l'a accompagnéà pied jusqu'à Plaine du Nord, a déclaréêtre en tournée de supervision de travaux entrepris dans le département.
Les histoires de complot jalonnent l'histoire récente du pays et ont toujours servi, notamment sous la dictature duvaliériste, à justifier la répression contre l'opposition. [jmd/RK]