Au cours d'une conférence de presse tenue à Santo Domingo, le 30 janvier 2014, le Mouvement Reconoci.do et l'organisme Centro Bonó se sont prononcés autour des déclarations du Président dominicain Danilo Medina lors du 2ème sommet de la Communauté d'Amérique Latine et les Caraïbes (CELAC) réaliséà la Havane, les 28 et 29 Janvier 2014.
« Nous prenons notre distance aux déclarations du Prédisent Danilo Medina à la CELAC faisant passer la République Dominicaine pour un pays où les droits humains sont respectés. », a déclaré Me Noemí Méndez, du Mouvement Reconoci.do.
« Comment le président Medina peut-il parler de respect des droits humains dans un pays qui est train de dénationaliser des dizaines de milliers de ses citoyens et citoyennes sous prétexte qu'ils sont d'origine étrangère ? », s'est interrogé le militant des droits humains.
De son côté, le directeur exécutif de Centro Bonó, Roque Feliz, a indiqué que le discours du Président Medina au CELAC était vague et plein de « demi-vérités », qui doivent être analysées et contextualisées.
"C'est un mensonge de déclarer que les droits humains ne sont pas violés en République Dominicaine. », a indiqué M. Feliz qui a passé en revue des cas de violations de droits humains enregistrés dans la société dominicaine. Il a cité entre autres : les cas de violations de droits humains qui sont en procès par devant la Cour suprême de Justice, l'interdiction faite aux travailleurs de s'organiser et de former des syndicats, les rapatriements irréguliers.
Intervenant autour de la Sentence 168/13 du Tribunal constitutionnel dominicain qui vise à rendre apatrides des Dominicains/Dominicaines d'ascendance haïtienne, M. Feliz a déclaré que cette mesure est discriminatoire et raciste. Elle va avoir des conséquences néfastes qui affecteront toute une communauté raciale et ethnique. « Appliquer une sentence qui privera un groupe de citoyens-nes du droit à la nationalité est une violation flagrante des droits humains. », a-t-il conclu.
Le Mouvement Reconoci.do et le Centro Bonó font partie des organisations dominicaines qui plaident en faveur de développement de rapports harmonieux entre les peuples de l'île Hispaniola. Depuis la promulgation de l'Arrêt TC 168/13 en septembre 2013, ils s'opposent à cette décision qu'ils qualifient d'absurde et d'inacceptable. A travers différentes positions, ils ne cessent de réclamer de l'Etat dominicain l'annulation pure et simple de la Sentence et le respect des droits des Dominicains/Dominicaines d'ascendance haïtienne. [Source : GARR]