Le président de la Chambre basse, Jean Tholbert Alexis, s'est montré vendredi favorable à la reprise du dialogue avec l'Exécutif et déclare avoir déjà, de concert avec son homologue du Sénat, rencontréà ce sujet la Conférence Episcopale d'Haïti (CEH, hiérarchie de l'Eglise catholique) qui s'offre en médiateur dans la crise.
Le député de la Croix-des-Bouquets et de Thomazeau croit que le dossier de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif(CSCCA) doit figurer au menu des discussions. Il estime que le pays est pratiquement dans une situation de « shutdown », en référence à la situation qui a récemment prévalu aux Etats-Unis quand les républicains au Congrès avaient refusé d'approuver le budget. En raison de la non-entrée en fonction des 10 nouveaux membres du tribunal administratif élus au Sénat, l'Etat ne sera pas en mesure de signer certains contrats à partir de janvier 2014, souligne-t-il.
Pour cette raison, le dossier de la CSCCA constitue un prérequis à la tenue des discussions, de l'avis du député.
Le sénateur du Nord Moise Jean Charles, farouche opposant au gouvernement Martelly/Lamothe, s'oppose résolument au projet de dialogue. M. Martelly peut choisir qui il veut pour ces discussions, mais, il n'a pas la crédibilité pour s'engager dans cette voie quand c'est lui qui, via le Collège transitoire du Conseil électoral permanent (CTCEP), a osé publié unilatéralement un calendrier électoral et procédéà l'inscription de partis politiques, souligne l'opposant. Dans ces conditions, ajoute-t-il, l'on doit s'attendre à ce que ce soit Roro Nelson (proche du chef de l'Etat) qui proclame le résultat des élections.
Moise Jean Charles se réjouit de l'annonce par les organisations populaires d'un calendrier de reprise de la mobilisation anti-gouvernementale à partir de janvier 2014. Nous n'irons pas aux élections avec Martelly, a-t-il martelé, mettant en garde tous ceux qui commettraient l'erreur de croire en la bonne foi de ce dernier. [jmd/RK]