Six (6) personnes au moins ont été blessées par balle lundi au Cap-Haïtien (Nord), à l'occasion des différentes tentatives faites par l'opposition de se rassembler pour lancer la manifestation contre le président Martelly qu'elle avait annoncée depuis déjà deux semaines.
Deux dirigeants de l'opposition, Saul Gauthier (Initiative citoyenne) et le sénateur du Nord Moïse Jean-Charles, ont dénoncé le fait par la police d'avoir systématiquement dispersé les rassemblements de l'opposition au Cap à coups de gaz lacrymogènes. Ils font état de l'arrestation d'au moins une cinquantaine de militants de l'opposition dans divers quartiers de la métropole du Nord.
Le chef de l'Etat, Michel Joseph Martelly, a pu, lui, manifester dans les rues de la métropole du Nord à la tête de plusieurs milliers de personnes qui avaient assistéà la cérémonie officielle et acclamé l'allocution qu'il a prononcée à Vertières, à l'occasion du 210ème anniversaire de la Bataille finale ayant conduit à l'indépendance.
Le chef de l'Etat a appeléà l'unité et à la convergence des énergies en faveur des programmes sociaux et de développement dans son allocution du 18 novembre, à Vertières, réfutant tout .
A Port-au-Prince, plusieurs milliers de personnes, beaucoup plus que pour la manifestation anti-gouvernementale du 7 novembre dernier, avaient répondu à l'appel de l'opposition. Les manifestants ont essuyé des jets de pierres à Pétion Ville où plusieurs centaines de partisans du chef de l'Etat ont pour leur part librement manifesté, sans avoir préalablement notifié leur initiative à la police, conformément à la loi.
Des vitres de véhicules ont été brisées sur le parcours de la manifestation, notamment à Pétion Ville.
Des manifestations anti-gouvernementales ont étéégalement enregistrées lundi aux Cayes (Sud) et à Miragoâne (Nippes, Sud-Ouest).
Dans la matinée, un mouvement de protestation d'étudiants de l'Université d'Etat d'Haïti (UEH) a été sévèrement réprimé par la police aux abords de la Faculté de Droit, à Port-au-Prince. Un étudiant a été grièvement blesséà la main, vraisemblablement suite à l'explosion d'une bombe lacrymogène.
L'opposition annonce une nouvelle manifestation le 29 novembre, qui devrait se rendre devant le siège de l'Ambassade des Etats-Unis à Tabarre pour réclamer du gouvernement américain qu'il récupère le président Martelly qu'il avait placé au pouvoir, selon les principaux dirigeants de l'opposition. [jmd/RK]